Pourquoi une recherche?
Recherche Clinique sur la méthode ADIOS et l’áddiction


En partant des spécificités de la méthode ADIOS qui considère que “Toute addiction relève d’un ou plusieurs traumatismes qui bien souvent réactivent une chaîne de blessures jusqu’à un ou plusieurs troubles de l’attachement issus de la petite enfance”, nous avons effectué une recherche autour de cette idée dans la littérature scientifique. Pour réaliser ce travail, une revue systématique d’articles et de thèses a été menée. Les bases de données les plus utilisées ont été Psicodoc, Dialnet, Google Scholar, PubPsych.eu qui ont permis de consulter des documents scientifiques et des articles publiés par des professionnels dans des livres ou revues scientifiques.
recherche autour de cette idée dans la littérature scientifique. Pour réaliser ce travail, une revue systématique d’articles et de thèses a été menée. Les bases de données les plus utilisées ont été Psicodoc, Dialnet, Google Scholar, PubPsych.eu qui ont permis de consulter des documents scientifiques et des articles publiés par des professionnels dans des livres ou revues scientifiques
Les études clinique associées au développement de la méthode ADIOS

D’un côté, la partie qui identifie le motif de la consultation. Sont alors recueillies les informations relatives aux diverses difficultés pour lesquelles la personne demande de l’aide. Nous avons souhaité inclure, dans cette partie de l’entretien, des tests permettant de mesurer les addictions qui auraient été identifiées.
Addictions et autres difficultés


Pour l’alcool : Test AUDIT. L’AUDIT (Alcohol Use Disorders Identification Test) a été développé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il est utilisé pour identifier les schémas de consommation d’alcool qui peuvent être néfastes pour la santé ou indiquer un possible trouble lié à la consommation d’alcool. Composé de 10 questions, ce questionnaire présente de bonnes propriétés psychométriques.. Il est simple à utiliser et facile à analyser.
Pour la consommation de tabac: Test FAGERSTROM. C’est un outil élaboré par Karl Fagerström en 1978, utilisé pour évaluer le degré de dépendance à la nicotine chez les fumeurs. Les versions les plus courantes sont le Test de Fagerström à 6 questions et le test de Fagerström à 2 questions. Nous allons utiliser la version á 6 questions car elle permet une évaluation plus détaillée et complète de la dépendance à la nicotine. Il est largement utilisé dans la recherche et la pratique clinique pour mesurer l’intensité de l’addiction au tabac.
Pour la consommation de drogues, à l’exclusion de l’alcool et du cannabis : Test DUDIT. C’est un outil d’évaluation utilisé pour identifier les éventuels troubles liés à la consommation de substances chez les adultes. Il se concentre sur l’évaluation de la consommation de drogues illicites et de médicaments à potentiel d’abus. Le Test DUDIT se compose de 11 questions qui explorent la consommation de différents types de drogues, les schémas de consommation, les conséquences négatives associées à la consommation de drogues et la dépendance aux substances. Il a montré une haute validité par rapport à d’autres instruments de mesure de la consommation de drogues.
Dépendance aux jeux de hasard: LIE/BET. Composé de 2 questions. Il permet le dépistage en cas de suspicion de jeu pathologique.
Pour la consommation de cannabis : CAST. La version pour adultes du CAST (Cannabis Abuse Screening Test) comprend 6 questions relatives à la consommation de cannabis, la fréquence et la quantité de consommation, les problèmes associés et la dépendance. En ce qui concerne la validité psychométrique, il a été généralement constaté que la version pour adultes du CAST présente une bonne sensibilité et spécificité dans la détection de la consommation problématique de cannabis.
Troubles alimentaires : Ils ne sont pas considérés comme une addiction, mais nous les incluons ici car ils font partie des principaux motifs de consultation Questionnaire SCOFF-F. Il est utilisé pour évaluer la présence de troubles du comportement alimentaire, spécifiquement les symptômes de la boulimie et de l’anorexie nerveuse. Il se compose de 5 questions simples qui abordent les aspects clés des troubles du comportement alimentaire.
L’attachement



Questionnaire d'Attachement pour Adultes (QAA)
CAMIR-R
CAAR (Questionnaire révisé d'attachement adulte)
L’EAA (Échelle d’Attachement pour Adultes)
Traumatisme

Stress

Pour comprendre comment les ACE’s nous affectent, il est nécessaire de consacrer quelques lignes à la notion de stress et pour une meilleure compréhension de son fonctionnement et de sa relation avec les ACE’s, nous suivrons le modèle proposé par la Dre. Nadine Burke Harris, pédiatre et experte en santé infantile. Elle définit trois types de stress: Bon (ou positif), Mauvais (ou tolérable) et Toxique.
Le stress est en soi une réponse naturelle du corps qui se déclenche dans des situations perçues comme étant difficiles ou menaçantes. Il sert à ce que l’organisme réagisse rapidement à ces situations, en augmentant l’énergie et la concentration. Par exemple, lorsque le corps perçoit une menace, le stress favorise une réponse de lutte ou de fuite en activant le système nerveux sympathique et le système endocrinien, produisant du cortisol et de l’adrénaline, fournissant ainsi plus d’énergie pour faire face à la situation stressante. Le stress permet également d’améliorer certaines performances, certains apprentissages et d’augmenter la concentration. Suivant la classification du stress proposée par la Dre Nadine Burke Harris, nous pourrions qualifier ce stress de “Bon” car il s’agit d’un stress léger et temporaire qui nous permet d’affronter des défis.
Le stress “Mauvais” (tolérable) fait référence à un stress plus intense qui peut survenir en raison d’événements difficiles tels que la perte d’un être cher, un accident ou une catastrophe naturelle. Bien que ce type de stress soit plus grave et puisse être accablant, il est considéré comme “tolérable” s’il existe un soutien adéquat. Le soutien social, les soins et une intervention précoce peuvent aider à atténuer les effets négatifs du stress tolérable.
Le stress “Toxique” est le type de stress le plus nocif et chronique qui peut résulter d’expériences adverses prolongées et traumatiques, c’est-à-dire des ACE’s (expériences adverses pendant l’enfance). Le stress “Toxique” peut avoir un impact significatif sur le développement du cerveau et du système nerveux chez les enfants, et il est associé à un risque accru de problèmes de santé physique et mentale tout au long de la vie.
On estime que la prévalence des ACE’s dans la population occidentale est élevée, atteignant jusqu’à 50% (Crounch et al., 2019)
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0145213419301346?via%3Dihub
Avoir vécu au moins une expérience des ACE’s pendant l’enfance a été associé dans des multiple études épidémiologiques à des toxicomanies, des comportements sexuels à haut risque, des troubles de santé mentale (anxiété, dépression, idéation suicidaire, hallucinations, troubles du sommeil), des maladies chroniques (asthme, cancer), à une mortalité prématurée, un abandon scolaire, entre autres (Austin et al., 2016; Petruccelli et al., 2019).
Score ACE’s: probabilité de pathologies
Les chercheurs de ces études, aux États-Unis, ont trouvé de nombreuses corrélations entre les scores ACE et différentes pathologies à l’âge adulte. Ainsi, les enfants qui ont vécu quatre ACE ou plus ont:
– Un risque de consommer des drogues intraveineuses et de faire des tentatives de suicide 10 à 12 fois plus élevé.
– Un risque de développer un cancer et une maladie cardiovasculaire 2 à 3 fois plus élevé.
– 32 fois plus de chances d’avoir des problèmes d’apprentissage et de comportement.
– Enfin, 8 des 10 principales causes de décès aux États-Unis sont corrélées avec l’exposition à quatre ou plus ACE.
https://eclkc.ohs.acf.hhs.gov/publication/trauma-adverse-childhood-experiences-aces
Prévalence statistique dans la population américaine de l’étude ACE:
(Source:https://www.ifemdr.fr/wp-content/uploads/2018/12/questionnaire-sur-les-experiences-traumatiques-de-lenfance.pdf?x92995)
Score ACE égal à 1 |
Score ACE égal à 2 |
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1,2 fois plus de risques d’être fumeur 1,5 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque 2 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse 1,6 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires) 1,7 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible 1,04 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique 2 fois plus de risques d’être victime de violence physique si l’on est une femme 3,5 fois plus de risques d’être victime d’une agression sexuelle si l’on est une femme 1,25 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un temps réduit) 1,06 fois plus de risques de contracter un cancer 1,6 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale 1,04 fois plus de risques d’être obèse |
1,7 fois plus de risques d’être fumeur
1,7 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque 10 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse 2,1 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires) 2 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible 1, 4 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique 2,2 fois plus de risques d’être victime de violence physique si l’on est une femme 4 fois plus de risques d’être victime d’une agression sexuelle si l’on est une femme 1, 5 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un temps réduit) 1,4 fois plus de risques de contracter un cancer 2,2 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale 1,1 fois plus de risques d’être obèse |
Score ACE égal à 3 | Score ACE supérieur ou égal à 4 |
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2,3 fois plus de risques d’être fumeur
1,9 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque 22 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse 2,2 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires) 2,3 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible 1,9 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique 2,8 fois plus de risques d’être victime de violence physique si l’on est une femme 4,5 fois plus de risques d’être victime d’une agression sexuelle si l’on est une femme 1, 5 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un temps réduit) 1,5 fois plus de risques de contracter un cancer 2,3 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale 1,3 fois plus de risques d’être obèse |
2,6 fois plus de risques d’être fumeur
2,1 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque 40 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse 2,1 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires) 2,9 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible 1,9 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique 4,8 fois plus de risques d’être victime de violence physique si l’on est une femme 9 fois plus de risques d’être victime d’une agression sexuelle si l’on est une femme 1,7 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d’alcool en un temps réduit) 1,5 fois plus de risques de contracter un cancer 3,1 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale 1,5 fois plus de risques d’être obèse |
Études ACE’s
La recherche basée sur le Questionnaire des Expériences Adverses de l’Enfance (ACE) a été étendue et a fourni un base solide de preuves sur la relation entre les événements traumatiques pendant l’enfance et divers résultats tout au long de la vie.
Voici quelques exemples remarquables d’études basées sur l’ACE:
“Relationship of Childhood Abuse and Household Dysfunction to Many of the Leading Causes of Death in Adults The Adverse Childhood Experiences (ACE) Study”
Étude originale ACE (Felitti et al,, 1998). Cette étude pionnière, menée aux États-Unis par Vincent Felitti et son équipe, met en lumière le lien qui existe entre les expériences adverses vécues pendant l’enfance et la santé à l’âge adulte. Les résultats ont révélé que les experiences adverses pendant l’enfance étaient liées à risque accru de problèmes de santé mentale et phisique, notamment les addictions, les maladies cardiovasculaires, l’obésité et le suicide.
https://www.ajpmonline.org/article/S0749-3797(98)00017-8/fulltext
“Relationship Between Multiple Forms of Childhood Maltreatment and Adult Mental Health in Community Respondents: Results From the Adverse Childhood Experiences Study”
Étude ACE en relation avec la santé mentale (Edwards et al., 2003): Cette étude examine la relation entre les expériences adverses vécues pendant l’enfance et les troubles mentaux à l’âge adulte. Les résultats ont montré que les individus ayant vécu des événements traumatiques pendant l’enfance avaient un risque plus élevé de développer des troubles anxieux, des troubles dépressifs et des troubles du comportement à l’âge adulte.
https://ajp.psychiatryonline.org/doi/full/10.1176/appi.ajp.160.8.1453
“Childhood Abuse, Neglect, and Household Dysfunction and the Risk of Illicit Drug Use: The Adverse Childhood Experiences Study”
Étude ACE et les addictions (Dube et al., 2003): Cette recherche explore le lien existant entre les expériences adverses vécues pendant l’enfance et le risque de développer des addictions. Les résultats ont indiqué que les personnes ayant vécu des événements traumatiques pendant l’enfance avaient une probabilité plus élevée de développer des dépendances à des substances telles que l’alcool, le tabac et les drogues illicites.
https://publications.aap.org/pediatrics/article-abstract/111/3/564/79853/Childhood-Abuse-Neglect-and-Household-Dysfunction?redirectedFrom=fulltext
Étude ACE et problèmes d’attachement (Li et al., 2016): Cette étude a examiné la relation entre les expériences adverses vécues pendant l’enfance, les styles d’attachement et les problèmes d’attachement à l’âge adulte. Les résultats ont montré que les événements traumatiques pendant l’enfance étaient associés à des styles d’attachement insécures, tels que l’attachement anxieux et l’attachement évitant, ainsi qu’à des difficultés dans la formation de relations intimes et satisfaisantes.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10099002/
Relation entre les troubles de l’attachement, les Traumatismes et les Addictions

Qu’est-ce qui conduit à quoi?
Traumatismes → Troubles de l’Attachement
Les traumatismes peuvent avoir un impact significatif sur le développement des liens affectifs et sur la constitution de relations sécurisées pendant l’enfance et tout au long de la vie. Les liens d’attachement sont essentiels pour établir des relations saines et fiables avec les autres.
Lorsqu’un enfant subit un traumatisme, comme l’abandon, l’abus ou la négligence, son système d’attachement peut être profondément affecté, entre autres choses en raison de la dysrégulation d’une hormone connue sous le nom d’hormone de l’attachement: l’Ocytocine. La relation entre cette hormone et les neurotransmetteurs, tels que la sérotonine, dans le déclenchement de troubles de l’attachement liés aux expériences traumatiques a été largement étudiée, comme le montrent de nombreux articles scientifiques, parmi lesquels, l’étude de De Bellis et zisk (2014) et celle de Heinrichs et Ditzen (2016):
Heinrichs et Ditzen (2016) « The role of oxytocin in social bonding, stress regulation and mental health: An update on the moderating effects of context and interindividual differences » https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23856187/
De Bellis, et Zisk (2014) “The Biological Effects of Childhood Trauma” https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3968319/#R166
Ces traumatismes peuvent générer diverses réponses chez l’enfant, telles que l’hypervigilance, l’évitement émotionnel et la méfiance envers les autres. Ces réponses peuvent affecter le développement des modèles d’attachement sécurisés. Dans certains cas, ces difficultés d’attachement peuvent contribuer au développement de troubles de l’attachement, notamment les troubles de l’attachement désorganisé.
Troubles de l’Attachement → Addictions
Les personnes souffrant de troubles de l’attachement peuvent éprouver des difficultés à établir des relations sécurisantes et fiables, ce qui peut entraîner des sentiments de solitude, d’anxiété et une sensation de vide émotionnel. Pour combler ce vide émotionnel et chercher des moyens d’atténuer le mal-être intérieur, certaines personnes se tournent vers la consommation de substances addictives ou développent des comportements compulsifs tels que le jeu compulsif ou une utilisation excessive de la technologie. Ces substances ou comportements peuvent soulager temporairement l’individu, créant une sensation momentanée de satisfaction ou d’évitement de l’inconfort.
L’addiction devient alors une stratégie d’automédication que les personnes utilisent pour faire face aux émotions d’attachement non comblé.
Les substances stimulantes du système nerveux central, telles que la cocaïne, les amphétamines, l’ecstasy, la nicotine et la caféine, favorisent l’activation des processus cognitifs, physiologiques et émotionnels.
En revanche, les substances dépressives du système nerveux central, telles que les dérivés opioïdes (héroïne, fentanyl, morphine, méthadone, etc.) l’alcool, les cannabis et les benzodiazépines entre autres, inhibent les processus cognitifs qui entraînent une distanciation vis-à-vis des autres personnes, provoquant une désactivation à la fois physiologique et émotionnelle.
En prenant en compte ce qui précède et simplement comme hypothèse, on pourrait s’attendre à ce que les individus ayant un attachement ambivalent soient plus enclins à développer des dépendances liées aux substances stimulantes pour faire face à leur anxiété et à leur besoin de soulagement émotionnel.
Les individus ayant un style d’attachement évitant peuvent être plus enclins à développer des dépendances à des substances dépressives, et/ou à développer des comportements tels que la dépendance au travail et aux nouvelles technologies, pour les aider à se déconnecter de leurs émotions ou à éviter des situations inconfortables.
Chez les individus présentant un style d’attachement désorganisé, il n’a pas été constaté de prédisposition accrue à la dépendance envers les substances dépressives ou stimulantes, en raison de leur instabilité émotionnelle.

Traumatismes → Addictions
Les traumatismes peuvent accroître le risque de développer des addictions comme moyen de faire face à la douleur émotionnelle causée par le traumatisme.
Les personnes ayant vécu des traumatismes peuvent faire face à des sentiments écrasants d’anxiété, de dépression, de colère ou de désespoir. Face à ces émotions, elles peuvent recourir à la consommation de substances addictives comme moyen d’évasion ou d’automédication, offrant au début un soulagement temporaire des symptômes provoqués par le traumatisme.
Ce schéma de consommation peut conduire au développement d’une dépendance car l’individu peut devenir de plus en plus dépendante des substances pour gérer ses émotions et affronter les défis quotidiens. L’individu cherchera continuellement à consommer la substance pour éviter de faire face aux effets durables du traumatisme.
Comme nous l’avons déjà vu précédemment, les personnes qui ont vécu des expériences traumatiques (ACE’s) peuvent avoir un système de stress déséquilibré, ce qui les amène à faire face à des niveaux de stress élevés de manière chronique, (le stress toxique).
En tenant compte de cela, nous pouvons identifier d’une part, des personnes qui, en raison de l’expérience traumatique qu’elles ont vécue et de la dérégulation du stress qui en résulte, se trouvent dans un état de tension chronique et d’hyperactivité. Ces personnes auront tendance à consommer des substances dépressives du système nerveux central telles que les opioïdes, les benzodiazépines, l’alcool et le cannabis, entre autres, pour tenter d’atténuer cette hyperactivité et ce stress chronique.
D’autre part, nous pouvons identifier des personnes qui, pour faire face à une expérience traumatique, utilisent des stratégies de dissociation et/ou de dépersonnalisation. Elles semblent être déconnectées de la réalité et émotionnellement “anesthésiées”.
Afin de sortir de cet état et “réactiver” leurs émotions, ces personnes pourraient être plus enclines à la consommation de substances stimulantes du système nerveux central telles que la cocaïne, les amphétamines et le tabac.

Echelle de satisfaction de vie.(SWLS en anglais)
L’échelle permet d’évaluer l’évolution de la satisfaction de vie de la personne au cours d’une intervention
Comparer les scores de la SWLS au début et à la fin du traitement peut aider à évaluer s’il y a eu un changement dans la perception de la satisfaction de vie du patient pendant le traitement. Cela fournit un mesure de l’efficacité du traitement dans l’amélioration du bien-être général du patient.
Recherche clinique sur l’Hypnose et l’addiction

Selon le comité de la división 30 de l’APA (Association Américaine de Psychologie), nous pourrions définir l’hypnose comme une état de conscience impliquant une attention concentrée et une réduction de la conscience périphérique caractérisée par une capacité accrue de répondre à la suggestion (https://www.apadivisions.org/division-30/about/index).
En d’autres termes, l’hypnose est un état d’attention focalisée, de relaxation profonde et d’augmentation de la suggestibilité. Pendant une séance d’hypnose, le patient entre dans un état de transe légère, où son esprit subconscient devient plus accessible aux suggestions du thérapeute. Il est important de souligner que dans cet état, le patient conserve le contrôle et la conscience, et on ne peut pas le contraindre à faire quelque chose contre sa volonté. L’hypnose a été utilisée dans diverses applications thérapeutiques, telles que le traitement des phobies, des troubles du sommeil, la gestion de la douleur et le traitement des addictions, entre autres.
Bien que l’hypnose en soi ait été pratiquée depuis longtemps, son application spécifique dans le traitement des addictions a commencé à être documentée et étudiée de manière plus systématique dans les années 1950 et 1960.
Reprenant les trois piliers sur lesquels repose la méthode du travail de l’Institut ADIOS: addictions, troubles de l’attachement et traumatismes, nous passons à formuler des hypothèses sur le processus par lesquels l’hypnose peut être liée à chacune de ces piliers.
Hypnose et addictions
Reprogrammation des schémas de pensée:
Les addictions sont souvent enracinées dans des schémas de pensée et de comportement répétitifs. L’hypnose peut aider au niveau subconscient à reprogrammer ces schémas, en identifiant et en modifiant les associations mentales qui conduisent à l’addiction. Les thérapeutes utilisent des suggestions positives pour encourager une nouvelle perspective sur l’addiction et promouvoir l’autodiscipline.
Réduction de l’anxiété et du stress:
L’anxiété et le stress sont des déclencheurs courants des addictions. L’hypnose est connue pour sa capacité à induire un état de relaxation profonde, ce qui peut aider à réduire l’anxiété et le stress chez les patients. Cette relaxation peut servir comme outil pour gérer les émotions et éviter les rechutes.
Exploration des causes sous-jacentes:
L’hypnose facilite l’exploration des causes émotionnelles et psychologiques sous-jacentes des addictions, permettant ainsi d’aborder les racines du problème.