Comment soigner son addiction à la fellation ?
L’addiction à la fellation est une forme de dépendance sexuelle qui se manifeste par un besoin compulsif de s’adonner à cette pratique. Elle s’exprime par une envie fréquente et irrésistible de donner ou recevoir une fellation.
La personne atteinte par ce trouble va consacrer une grande partie de son temps et de son énergie à penser à cette pratique et à chercher des circonstances où elle pourrait trouver un partenaire pour la réaliser. Ni les complications de sa vie quotidienne, ni la conscience du danger représenté par la recherche de partenaires sans discernement, ne seront un levier suffisant pour permettre à la personne de diminuer ou de cesser cette activité sexuelle hors de la norme.
Cette dépendance n’est pas officiellement reconnue en tant que telle dans les manuels officiels de diagnostic psychiatrique, mais elle y est identifiée comme appartenant aux comportements compulsifs sexuels.
Qu’est-ce que l’addiction à la fellation ?
Qu’est-ce que l’addiction à la fellation ?
Il existe deux formes de dépendance à la fellation, la donner ou la recevoir. Leur caractéristique est le besoin compulsif de pratiquer l’acte. Cependant l’orientation de ce désir irrépressible n’est pas identique dans les deux cas.
La personne qui ressent le besoin compulsif de pratiquer une fellation sur un partenaire va y être poussée pour éprouver une satisfaction personnelle, pour assouvir un désir d’affection ou d’approbation, ou pour d’autres raisons émotionnelles.
La personne animée par un besoin irrépressible de recevoir une fellation peut chercher à combler une recherche de plaisir, de contrôle, de pouvoir, ou la combinaison des trois, ou encore répondre à d’autres motivations émotionnelles.
Il est important de comprendre que le plaisir et l’intérêt pour la fellation est en soi une expression saine de la sexualité. Mais lorsque cette pratique devient obsessionnelle et fréquente au point de perturber la vie quotidienne ou de nuire à soi-même ou à d’autres, elle devient le signe d’une addiction.
Addiction fellation : signes et symptômes
Addiction fellation : signes et symptômes
Les symptômes d’addiction varient suivant qu’il s’agit de donner ou de recevoir la fellation, mais il existe aussi des signes en commun.
Signes et symptômes spécifiques à celui qui reçoit
La recherche de partenaires est constante, et susceptible d’entraîner des comportements à risque.
Même en cas de réalisation de l’acte, le sentiment d’insatisfaction persiste et peut générer des demandes insistantes et renouvelées envers le ou les partenaires.
L’intérêt pour d’autres activités sexuelles ou formes d’intimité est diminué, voire absent.
Signes et symptômes spécifiques à celui qui donne
La fellation devient une obligation car ressentie comme seul moyen d’obtenir de l’affection ou de l’approbation, ou encore pour éviter une rupture de la relation.
Les risques pour la santé sont ignorés qu’ils soient associés à des rapports non protégés ou à des problèmes bucco-dentaires.
La fellation est pratiquée compulsivement sans désir et sans plaisir personnel.
Les symptômes communs
La préoccupation de la personne est constante et excessive. Elle passe une grande partie de son temps à penser à la fellation, à la planifier, à la réaliser.
Les responsabilités personnelles, professionnelles sont négligées en raison de la préoccupation constante pour la pratique.
Des difficultés relationnelles, en particulier au niveau amoureux, apparaissent ou s’exacerbent.
Il y a persistance dans la pratique même si la personne est confrontée à de nombreuses conséquences négatives (relations détériorées, problèmes de santé et financiers)
L’isolement social se manifeste, la personne se retirant progressivement de ses activités familiales, sociales, professionnelles pour se consacrer à la recherche de conditions permettant la mise en œuvre de sa compulsion.
Les causes d’une addiction à la fellation ?
Les causes d’une addiction à la fellation ?
Ces causes résultent d’une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques, sociaux et sont variables d’une personne à l’autre.
Causes spécifiques à celui qui reçoit
Le receveur compulsif est animé par une pulsion de domination et de contrôle. On retrouve souvent ce cas chez des individus éprouvant des sensations d’impuissance dans certains domaines de leur vie.
Les sensations physiques associées amènent à un renforcement positif qui favorise l’envie de répéter l’acte.
La fuite psychologique est recherchée, il s’agit d’échapper à des problèmes, à de l’anxiété ou à du stress.
Causes spécifiques à celui qui donne
La recherche d’intérêt, d’affection, d’approbation est prégnante. Il peut aussi s’agir de maintenir une connexion émotionnelle avec le partenaire.
Le désir de se sentir valorisé et désiré peut encourager les personnes ayant une faible estime de soi à recourir à une pratique compulsive.
Le développement de cette addiction peut résulter d’expériences sexuelles antérieures marquantes, qu’elles aient été accomplies dans un contexte gratifiant ou traumatisant.
Causes communes
Il peut s’agir d’une incapacité à la régulation émotionnelle. Le stress et les émotions négatives sont mal gérées par la personne qui va rechercher des gratifications immédiates dans la pratique sexuelle.
Des études suggèrent une incidence des mécanismes neurobiologiques, entre autres au niveau du système de récompense du cerveau
L’exposition à des comportements et des croyances dans le domaine des pratiques sexuelles vont possiblement avoir une influence sur la personne pour développer cette addiction.
Les traumatismes ou abus sexuels subis dans le passé peuvent conduire à un mécanisme d’adaptation qui va se concrétiser par des comportements sexuels compulsifs.
RDV en visio gratuit de 15 minutes avec un conseiller
Faites un 1er pas pour vous libérer de l’addiction et prenez gratuitement rendez-vous pour 15 minutes par téléphone
Prendre Rdv
Addiction fellation : traitements et soins possibles
Addiction fellation : traitements et soins possibles
Traiter une addiction à la fellation nécessite une approche multidisciplinaire.
La psychothérapie est indispensable. La TCC (thérapie comportementale et cognitive) est la psychothérapie la plus efficace pour identifier, puis modifier les schémas de pensées, comportements et croyances qui sont à la racine inconsciente de l’addiction.
Les groupes de parole sont dans ce type d’addiction particulièrement recommandés. Il existe plusieurs groupes de soutien spécifiques tels le SAA (sex addict anonymous), et le SLAA (sex and love addicts Anonymous) qui offrent un espace d’échange et de soutien pour les personnes qui veulent se libérer de leurs addictions sexuelles. Ces groupes sont actifs en France et se basent sur le cheminement en 12 étapes, semblable à celui établi aux Alcooliques Anonymes. Des réunions sont organisées en ligne ce qui peut vous intéresser si vous êtes éloignés géographiquement ou si vous ressentez mieux une interaction virtuelle commode et discrète.
Le suivi médical offre plusieurs opportunités. Un addictologue sera en mesure d’évaluer avec précision l’ampleur et la complexité de l’addiction. Il proposera alors un plan de traitement incluant un suivi régulier.
La consultation d’un sexologue permet d’aborder les aspects sexuels de l’addiction. Il est en mesure de dispenser des conseils et des stratégies pour gérer l’addiction et établir les bases d’une sexualité saine.
La consultation d’un psychiatre peut offrir, outre des entretiens psychothérapiques, un accès à une médication qui, bien qu’elle ne traite pas directement l’addiction va permettre de gérer les symptômes associés tels que dépression, anxiété, et les éventuels TOC (troubles obsessionnels compulsifs).
Le recours à la pratique d’activités telles que le sport, le yoga, les loisirs enrichissants peut contribuer à mieux gérer le stress et avoir ainsi un renforcement du processus de soins contre l’addiction.
S’informer sur la sexualité par le biais de sessions d’éducation sexuelle aide à avoir une perception plus réaliste de ce domaine important de l’existence.
Risques et conséquences si je ne traite pas mon addiction à la fellation ?
Risques et conséquences si je ne traite pas mon addiction à la fellation ?
Ces conséquences sont diverses et peuvent affecter la personne directement impliquée, et ses relations avec les autres.
Risques et conséquences physiques
Les fellations non protégées avec des partenaires multiples ou inconnus, augmentent le risque de contracter des MST (maladies sexuellement transmissibles) comme la gonorrhée, la chlamydia, l’herpès, et le VIH.
Des pratiques fréquentes et non protégées peuvent entraîner des problèmes bucco-dentaires, notamment des infections.
Risques et conséquences psychologiques
La préoccupation constante pour satisfaire à l’addiction va conduire à l’isolement, que ce soit par rapport aux proches ou au contexte professionnel.
L’addiction à la fellation et les échecs pour la contrôler vont diminuer l’estime de soi et accroître l’anxiété, les sentiments de honte et de culpabilité. Ceci va possiblement conduire à un syndrome dépressif ou l’exacerber s’il existait déjà.
Impact sur le bien-être général
La recherche constante de cette pratique sexuelle peut entraîner des dépenses imprudentes ou excessives et être une source de sérieuses préoccupations dans le domaine financier.
La focalisation sur l’addiction peut conduire la personne à négliger son équilibre de vie et sa santé.
La préoccupation constante, le manque d’équilibre de vie et de sommeil en liaison avec l’addiction à la fellation vont diminuer les capacités de la personne à maintenir ses performances dans le domaine de son activité professionnelle ou ses études.
Comment prévenir d’une addiction à la fellation
Prévenir une addiction à la fellation suppose une approche globale centrée sur l’éducation sexuelle et sur une gestion émotionnelle réalisées dans le cadre d’une communication ouverte.
L’auto-observation et la connaissance de soi associés à cette éducation sexuelle vont permettre d’identifier les situations et comportements à risque et de développer des stratégies pour les gérer.
Il est essentiel pour la personne addict de découvrir et mettre en place des techniques de gestion du stress qui lui éviteront de recourir systématiquement aux pratiques sexuelles en tant que seul moyen de faire face aux événements de sa vie.
Se limiter à la fréquentation de personnes saines va contribuer à créer un environnement émotionnellement stable, et va réduire les opportunités néfastes de recourir à la pratique addictive.
Qui consulter pour une addiction à la fellation ?
Si vous faites face à une addiction à la fellation, plusieurs professionnels de la santé peuvent vous offrir un soutien : un psychologue spécialisé dans les comportements addictifs ou les questions de sexualité ou un sexologue. Ces professionnels peuvent vous aider à comprendre les racines de votre addiction et développer des stratégies pour y faire face.
Dans certains cas, une consultation avec un psychiatre peut être recommandée, surtout si un traitement médicamenteux semble nécessaire pour gérer des troubles associés, tels que l’anxiété ou la dépression.
Les addictologues, spécialistes des dépendances, peuvent également offrir un accompagnement dans le cadre d’une addiction à la fellation, en proposant un suivi adapté et en vous orientant vers des ressources ou des groupes de soutien.
Pour conclure
En conclusion, comme pour d’autres comportements addictifs, l’addiction à la fellation est complexe et peut être influencée par plusieurs facteurs, psychologiques, relationnels, et parfois biologiques.
Reconnaître que l’on est aux prises avec cette addiction est l’étape initiale vers une possible guérison. Celle-ci sera le résultat d’un processus nécessitant le soutien de professionnels de santé spécialisés, notamment des psychologues, des sexologues et des addictologues. La prise de conscience associée à l’acceptation d’une aide adaptée permettra à la personne de s’approprier des stratégies de gestion de son comportement compulsif et de s’orienter vers la reconstruction d’une relation saine avec la sexualité.
FAQ
Est-ce que une addiction à la fellation peut être causée par un problème biologique, un taux d’hormones sexuelles augmenté par exemple ?
Certains aspects biologiques, y compris les hormones sexuelles, peuvent influencer le comportement sexuel. Cependant, il n’a pas été établi de consensus reconnaissant un lien direct et unique entre l’apparition de l’addiction à la fellation et une augmentation de taux d’hormones sexuelles.
Des études approfondies ont montré que les dépendances sexuelles, incluant l’addiction à la fellation, résultent d’une combinaison complexe de facteurs tant physiques, biologiques, génétiques, que psychologiques. C’est la raison pour laquelle une évaluation complète et un traitement spécifique par des professionnels de la santé spécialisés est indispensable pour faire la part des choses entre ces différentes dimensions de l’addiction à la fellation.
Existe-t-il à l’inverse l’addiction au cunnilingus ? Ou encore à l’anus-lingus ?
Oui, comme l’addiction à la fellation, des compulsions à diverses pratiques sexuelles comme la stimulation orale du sexe féminin (cunnilingus) ou la stimulation orale de la région anale (anuslingus) existent, en tant que donneur ou receveur. Comme pour la fellation, l’addiction se développe dans le cadre de facteurs complexes.
Est-ce que la personne addict à la fellation prend du plaisir ou est-elle dans un acte mécanique ? Ou les deux ?
L’expérience vécue par la personne est variable. Certains éprouvent un plaisir réel direct dans l’acte, qui peut être personnel et/ou issu de la réaction de plaisir du partenaire. Pour d’autres, le plaisir devient secondaire par rapport au soulagement ressenti par la mise en œuvre de la compulsion.
L’addiction à la fellation est multidimensionnelle et implique des interactions complexes entre plaisir, compulsion, causes émotionnelles et psychologiques. L’analyse de ces interactions est essentielle afin d’établir un traitement spécifique pour aider la personne à surmonter son addiction.
Voir aussi :